Jamais Michael Schumacher n'avait connu un début de saison aussi pénible. Malgré les difficultés actuelles de Ferrari et son retard, déjà abyssal, sur Fernando Alonso au championnat, l'Allemand refuse pourtant d'abdiquer. Pas question non plus d'envisager une éventuelle retraite.

Les chiffres sont là, et ils ne plaident pas en sa faveur. Cinquième du Grand Prix d'Europe dimanche, au Nürburgring, Michael Schumacher n'a plus gagné depuis huit courses désormais. Une disette record pour le septuple champion du monde depuis... 1993. Même lors de sa première année chez Ferrari, en 1996, il n'avait pas connu un début de saison aussi laborieux. Et le lancement de la F2005, arme espérée fatale mais finalement moins performante que prévu, n'a pas permis à la Scuderia de gommer son retard sur la concurrence.

Dans la grisaille ambiante, le septuple champion du monde n'est toutefois pas résigné. La simple évocation de cette hypothèse l'horripile. Alors dans un entretien accordé mardi au quotidien allemand Bild, Schumi a mis les choses au point. "Je suis sûr que nous allons encore gagner des Grands Prix. La troisième place de Rubens dimanche constitue un pas dans la bonne direction ", estime l'aîné des Schumacher.

"Je vois bien ce qui se passe"

Mieux, malgré ses 43 points de retard sur le leader du championnat du monde, Fernando Alonso, le Baron Rouge n'a pas tiré un trait sur un huitième sacre. "C'est n'importe quoi. Je suis loin d'avoir abandonné l'espoir d'un nouveau titre", assure-t-il. Schumacher enfonce même le clou en affirmant qu'il a déjà traversé des périodes plus difficiles dans sa carrière. Vraiment?

Mais le pilote allemand n'est ni fou ni aveugle. Il connaît mieux que personne les difficultés de la firme de Maranello. " Je suis réaliste. Je vois ce qui se passe. Beaucoup de travail nous attend, dans tous les domaines, prévient Schumi. L'important est de trouver une certaine harmonie au niveau du package, et c'est ce qui nous fait le plus défaut aujourd'hui. J'essaie toujours de donner le meilleur de moi-même, mais parfois, cela ne suffit pas ".

Les dernières sorties de la F2005 lui laissent toutefois plus d'espérances que de craintes. "Le début de saison s'est avéré très difficile pour Ferrari parce que nous n'étions en fait pas vraiment compétitifs. A mes yeux, nous le sommes maintenant, même si ce n'est pas perçu comme ça de l'extérieur ", juge-t-il. La chance de Schumacher et de Ferrari, c'est avant tout la longueur inédite de la saison 2005. Avec 19 courses au programme, les retardataires ont encore le temps de se relancer. Mais il ne faudra plus traîner.

"Je ne pense pas à arrêter"

Quoi qu'il advienne dans les semaines et les mois à venir, il n'a en tout cas pas l'intention de se retirer. "Je vais le formuler très clairement pour que vous puissiez l'écrire: je ne pense pas à arrêter, a-t-il martelé, visiblement irrité. J'ai toujours dit que je prendrai ma retraite le jour où je ne pourrai plus soutenir la comparaison avec les plus jeunes pilotes. Mais c'est quelque chose de différent qui se passe en ce moment ".

Son contrat actuel court jusqu'à la fin de l'année 2007. Schumacher l'honorera, cela ne fait aucun doute dans son esprit. "Je ne déciderai pas avant l'année prochaine si je continue ou non au-delà de cette date, comme l'ai déjà souvent dit", rappelle l'Allemand. Avec le palmarès et l'orgueil qui sont les siens, on l'imagine revanchard, prêt à relever ce nouveau défi. "En toute honnêteté, avec les duels qu'il y a en ce moment, la F1 est bien plus passionnante pour moi que ce que les gens croient", conclut-il.


Eurosport - Laurent VERGNE (31/05/2005)

Schumi garde la foi

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