La chronique de Christophe Malbranque

Commentateur pour TF1 et Eurosport, Christophe Malbranque nous livre son point de vue avant le départ du Grand Prix de Belgique. Les McLaren se sont installées en première ligne mais Renault a montré une stratégie agressive.

"Une semaine après l'Italie, le duel entre Fernando Alonso et Kimi Räikkönen domine évidemment cette nouvelle manche du championnat du monde, en Belgique. Jeudi, Fernando Alonso s'est montré un peu agacé mais c'était un mouvement d'humeur normal, auquel certains medias ont donné trop d'importance. En effet, le pilote Renault est arrivé en conférence de presse devant un parterre de centaines de journalistes, pour entendre invariablement la même remarque de leur part : 'Vous êtes moins rapide que Kimi Räikkönen ces derniers temps, et vous ne seriez pas en tête du championnat si la McLaren n'avait pas cassé...' L'Espagnol a été légitimement agacé par cette répétition, et il ne faut pas dramatiser.

Après la pluie, vendredi, la qualification s'est tenue dans des conditions habituelles, samedi, et les Renault ont montré une certaine agressivité en terme de stratégie par rapport à certaines autres équipes. Elles ont affiché les meilleures vitesses de pointe à la sortie du Raidillon, et juste avant le gros freinage des Combes. Cela signifie que les R25 n'ont pas beaucoup d'appuis. Peut-être les hommes de Renault font-ils le pari d'une course un peu plus sèche que d'autres, quitte à rajouter de l'appui en cours de grand prix. S'il pleut, les valeurs s'en trouveront nivelées, comme l'espèrent Bridgestone et Ferrari. Mais même par forte pluie, je ne pense pas que Michelin puisse être inquiété.

En tous les cas, la démonstration des McLaren en qualification a été manifeste. Et les informations que nous avons laissent penser qu'elles ont plus d'essence que les Renault. De surcroît, les MP4-20 s'élanceront pour la première fois cette saison de la première ligne. Les Gris vont donc pouvoir élaborer une tactique d'équipe. J'imagine que celui qui sera en tête au premier virage gagnera le grand prix. Quel que soit l'ordre du doublé, la position de McLaren serait de toute façon idéale dans l'optique du championnat Constructeurs.

A l'inverse, Renault se retrouve pour la première fois en position peu avantageuse, mais McLaren reste un challenger car Alonso sera sauf catastrophe champion du monde, ici ou au Brésil, plus vraisemblablement. En revanche, du point de vue Constructeurs, cette course marquera peut-être un tournant.

S'il pleut dimanche après-midi, Alonso et Räikkönen nous enchanteront encore car je me souviens du Grand Prix du Brésil 2003, à l'issue duquel ils s'étaient cotoyés sur le podium. Dans des conditions difficiles, ils sont là."

Eurosport - Christophe MALBRANQUE