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Actu Moto GP et F1
19 août 2005

Stars d´un jour et succès ephémères

History, 18/08/05

Parmi les conversations de fans, les débats suscités par les coups d’éclats de pilotes ‘inconnus’ ou de ‘second rang’ sont fréquents. Parmi les ‘grands coups’ de seconds couteaux, la victoire de l’allemand Edmund Czihak au Nurburgring est un exemple classique.

Czihak a remporté une seule victoire, lors de son Grand Prix national, le GP d’Allemagne de l’Ouest 1974 disputé sur l’ancien tracé du Nurburgring : sept tours d’un impitoyable toboggan de 22,835km situé dans le massif de l’Eiffel.

A la fin du mois d’avril, les hauteurs étaient encore enneigées quand les pilotes sont arrivés sur le circuit pour se rendre compte du cruel manque de bottes de foin, découvrant en de nombreux endroits les murs de bétons si redoutés.

Ce n’est qu’après l’accident du jeune britannique Bill Henderson que les pilotes haussèrent le ton et que les organisateurs se décidèrent à renforcer les protections – sans toutefois répondre aux attentes des pilotes qui réclamaient 10 000 bottes de foin, d’où la célèbre sortie de Barry Sheene : « Même Guillaume Tell aurait du mal à atteindre une botte de foin au Nurburgring.

»

Alors que la plupart des pilotes refusèrent de prendre le départ, les pilotes allemands furent obligé de disputer l’épreuve pour ne pas tomber sous le coup d’une pénalité de leur fédération. C’est ainsi qu’Edmund Czihak s’imposa au guidon de sa Yamaha devant trois de ses compatriotes – il n’y avait alors que quatre pilotes à l’arrivée...

15 ans plus tard, Pier Francesco Chili passa tout près d’un coup à la Czihak, seulement le Grand Prix disputé à Misano n’était pas le Grand Prix d’Italie mais celui ‘des Nations’. ‘Frankie’ défia les stars de la catégorie reine en reprenant la piste sur une piste détrempée lors d’une course interrompue plusieurs fois par la pluie. De nombreux pilotes refusèrent de reprendre la piste quand l’italien décida de s’élancer.

Un effort très apprécié par le public, moins par les pilotes décidés à rester aux stands… On vit ainsi Eddie Lawson, alors Champion du Monde, monter sur le pitwall pour faire un signe à Chili, un geste avec un seul doigt, signifiant tout autre chose que le nombre de tours à parcourir…

Malgré sa victoire, Chili dut admettre que ce ne fut pas un grand jour pour lui. Heureusement, ce pilote très populaire eut plus de succès en 250, catégorie dans laquelle il remporta quatre Grands Prix, et en Superbike.

Le néo-zélandais Dennis Ireland profita de circonstances similaires pour s’imposer à Spa Francorchamps en 1979. La version raccourcie du célèbre circuit belge venait tout juste d’être resurfacée et après les essais les gros bras de la discipline renoncèrent à courir, l’asphalte étant jugé trop glissant. Ce fut donc un Grand Prix entre ‘privés’, qui vit Ireland, sur Suzuki, triompher devant l’australien Kenny Blake.

Trois ans plus tard, le Suisse Michel Frutschi, sur la Sanvenero remporta le Grand Prix de France à Nogaro, un circuit qui n’était alors pas en état d’accueillir une épreuve du Championnat du Monde. Après le départ des principales stars de la catégorie, la course fut encore une fois un affrontement de ‘privés’, qui permit à Frutschi de décrocher une victoire inespérée.

Les succès éphémères ne s’expliquent pas seulement par les défections des meilleurs pilotes. Certaines épreuves furent en effet marquées par les exploits des pilotes locaux : ce fut le cas du TT de l’Ile de Man, manche britannique du Championnat du Monde jusqu’en 1977. En 1974, Phil Carpenter marqua des points pour la première et unique fois de sa carrière en remportant le TT. L’année suivante, Mick Grant y gagna sa seule victoire en 500, tandis que les victoires en 250 et 500 revinrent à Tom Herron lors de la dernière édition de l’épreuve.

Beaucoup de pilotes ont remporté une seule victoire au cours de leur carrière sans toutefois tomber dans la catégorie des vainqueurs éphémères : des pilotes tels qu’Alberto Puig, Simon Crafar, Régis Laconi ou Kevin Magee ont eu plusieurs occasions de démontrer leur potentiel. Ceux là peuvent se considérer malchanceux de n’avoir décroché qu’une seule victoire, tandis qu’un Edmund Czihak aura su tirer profit d’une situation inhabituelle pour inscrire son nom dans l’histoire du Championnat du Monde.

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