Barrichello met Massa au parfum

Rubens Barrichello a prévenu Felipe Massa, jeudi. "De temps en temps ce sera difficile", a-t-il lancé à son futur remplaçant chez Ferrari. "Je suis certain que quand je me battrai contre Michael (Schumacher) l'an prochain, ma radio ne grésillera plus", a aussi précisé le futur pilote BAR...

[18/08/05] - En remplaçant Rubens Barrichello chez Ferrari l'an prochain, Felipe Massa (Sauber-Petronas) héritera certes d'un volant en or dans la plus prestigieuse des écuries de Formule 1, mais la cohabitation avec Michael Schumacher pourrait s'avérer être un cadeau empoisonné. Brésilien comme Barrichello, sous contrat depuis 2001 avec la Scuderia pour qui il effectue des essais privés de temps à autres, jeune (24 ans), ayant pour agent Nicolas Todt, le fils du directeur général de Ferrari Jean Todt, Felipe Massa ne manque pas d'atouts pour réussir dans l'écurie italienne et peut légitimement entrevoir des années fastes.

Sauf si, comme son aîné, il doit se plier à un fonctionnement favorisant le septuple champion du monde. Jamais officiellement reconnue, cette différence de traitement est apparue au grand jour lors du Grand Prix d'Autriche 2002 où l'écurie avait sommé Barrichello, alors en tête, de laisser gagner Schumacher. "Contrairement à ce que les gens pensent, l'Autriche 2002 est l'un de mes meilleurs moments chez Ferrari. Ça a même peut-être été l'un des virages de ma carrière car les gens ont alors vu que j'étais capable de gagner des courses", a assuré jeudi le Brésilien. L'affaire avait fait grand bruit, mais Barrichello n'avait jamais franchement dénoncé l'avantage dont semblait jouir son coéquipier.

Conscience

Les relations entre les deux pilotes se sont cependant nettement envenimées cette année. Aussi, la conscience libérée depuis l'annonce de son transfert chez BAR-Honda mardi, Barrichello se laisse désormais aller à des commentaires où, malgré certaines précautions, pas toujours maîtrisées, pointent colère, ironie, voire rancune.

"Je suis certain que quand je me battrai contre Michael (Schumacher) l'an prochain, ma radio ne grésillera plus" , a-t-il lancé, plein de sous-entendus, à la télévision brésilienne Sport TV. Dans le même entretien, il a reconnu que "l'attention (de l'équipe Ferrari) était centrée sur le fait d'avoir une voiture en mesure de gagner et le plus souvent ce n'était pas la mienne..."

Toutefois, Barrichello a expliqué que malgré les conditions, s'il n'avait pas quitté Ferrari plus tôt, c'est bien parce que jusque-là il n'y avait rien de mieux pour lui ailleurs. Jeudi, alors que Massa était assis devant lui en conférence de presse, il n'a pas voulu décourager son compatriote, mais il ne l'en a pas moins prévenu.

"Difficile"

"De temps en temps ce sera difficile, mais l'équipe est différente de celle de 2000, quand j'y suis arrivé. Elle est plus ouverte sur le 2e pilote et Felipe est donc avantagé par rapport à moi", a-t-il répondu à un journaliste qui lui demandait s'il avait donné des conseils à Massa pour son intégration à la Scuderia.

"Mais le plus important est la vitesse. La rapidité au volant vaut mieux que des mots" pour s'imposer, a-t-il ajouté. Sur ce sujet, Massa a l'assurance de la jeunesse. "Michael Schumacher est le meilleur étalon que je puisse avoir en ce qui concerne la vitesse, a-t-il lancé. Bien sr, j'aimerais me montrer plus rapide que lui !"

Mais Schumacher a un contrat avec Ferrari jusqu'à fin 2006, alors Massa accepterait-il de se cantonner au rôle de 2e pilote ? "Il n'y a pas écrit dans mon contrat que je suis le deuxième pilote" , a assuré Massa qui n'avait pas fini sa phrase que Barrichello lâchait "dans le mien non plus..." Alors le jeune Felipe sera-t-il prêt à avaler les mêmes couleuvres que Barrichello ?

Comme l'a souligné ce dernier, les temps ont changé, les années sont passées et Schumi compte désormais 15 années de carrière et il ne lui en restera qu'une contractuellement à l'issue de la saison 2005. De là à penser que Massa compte sur une prochaine retraite du champion allemand...

AFP	Envoyer cet article