Räikkönen déjoue les pièges

La palpitante séance de qualification du GP de Turquie a propulsé Räikkönen en pole position, samedi. 2e et 3e temps pour Giancarlo Fisichella et Fernando Alonso (Renault), grosse erreur de Jenson Button (BAR) et tête-à-queue pour Michael Schumacher (Ferrari) et Jacques Villeneuve (Sauber) !

[20/08/05] - Kimi Räikkönen (McLaren-Mercedes) a maîtrisé tous les pièges du nouvel et spécifique circuit d'Istanbul pour arracher samedi la pole position du tout premier Grand Prix de Turquie en devançant les Renault de Giancarlo Fisichella et Fernando Alonso.

Juan Pablo Montoya ayant hissé la seconde McLaren-Mercedes en quatrième position, le départ de ce 14e GP de la saison, avec son premier virage en pente et en aveugle, s'annonce chaud dimanche entre les deux Flèches d'argent et les deux Renault!

"La voiture n'était pas parfaite hier (vendredi) , mais nous avions effectué des modifications dans la nuit et ce matin j'étais confiant pour les qualifications", a commenté Räikkönen qui compte 26 points de retard sur Alonso dans la course au titre mondial à six GP de la fin du championnat. "Je savais que le virage 8 était piégeux et j'ai un peu fait attention, j'ai aussi perdu un peu de temps dans le dernier secteur, mais comme j'avais creusé une bonne avance au premier partiel..." , a expliqué le Finlandais qui a devancé Fisichella de 242/1000 de seconde et Alonso de 253/1000.

"Fisico", justement, a été particulièrement performant dans le dernier secteur chronométré et il a estimé qu'il aurait pu être encore plus rapide dans son tour lancé "sans Rubens" Barrichello (Ferrari) qui terminait son tour de décélération et qui l'a "déconcentré".

"Attention"

Quant à Alonso, il s'est dit "surpris" d'avoir obtenu la troisième position, alors qu'il passait en dixième lors de la séance de qualification. "Je suis content d'être troisième, sur le côté propre de la piste", a-t-il affirmé. "Nous avons les deux voitures dans les trois premiers, donc mon objectif est de battre Kimi", a-t-il poursuivi, sous-entendant qu'une course d'équipe était éventuellement possible selon les circonstances de course. Une éventualité que Fisichella n'a pas écartée : "Fernando se bat pour le Championnat et s'il a besoin d'aide, je l'aiderai", a répondu l'Italien à la question de savoir s'il laisserait passer Alonso dans le cas o ce dernier serait derrière lui en fin de course.

"Consigne"

Ce type de manoeuvre ne semble pas d'actualité chez McLaren-Mercedes: "Juan Pablo (Montoya) et moi luttons pour le Championnat, nous essayons de marquer des points pour l'équipe, mais nous n'avons pas de consigne d'équipe" , a susurré Räikkönen. Les difficultés du circuit turc ont en revanche été fatales à plusieurs pilotes chevronnés.

Le septuple champion du monde Michael Schumacher, dont la Ferrari n'était pas à l'aise sur cette piste depuis vendredi, est parti en tête-à-queue au virage 9, pour rentrer au stand sans terminer son tour chronométré, ce qui le relègue automatiquement en fond de grille. "Dans ces circonstances, nous allons changer le moteur de la voiture de Michael" Schumacher, a annoncé le directeur général de Ferrari, Jean Todt. "Nous n'avons pas été compétitifs jusque-là et je n'espérais donc pas me qualifier mieux que 7e, ce qui n'aurait pas été trop mal", a commenté le pilote.

Le champion du monde 1997 Jacques Villeneuve s'est pour sa part raté au si redouté virage 8 et, ayant perdu le contrôle de sa Sauber-Petronas, il a d l'abandonner dans les immenses dégagements. Il s'élancera du fond de la grille. Quant à Jenson Button (BAR-Honda), qui semblait pourtant bien depuis vendredi, il a complètement manqué son tour de qualification. A vouloir trop attaquer, il n'a pu éviter deux sorties de virage trop larges qui l'ont relégué à la 13e position sur la grille.

Les malheurs de BAR-Honda n'étaient pas terminés puisqu'une enquête a été ouverte à l'encontre de Takuma Sato (14e), accusé d'avoir gêné Mark Webber (Williams-BMW) dans son tour chronométré. Sato risquait une pénalité sur la grille.

AFP